Livret souvenir de la promotion
A l’Ouest du camp bâti se trouvent deux monticules que la carte d’Etat-Major affuble des noms de « cote 123 et de Grande Bosse ». Simples mamelons pour le profane, ces lieux, que la légende dit hantés, sont le sanctuaire des peines de l’Elève-Officier pendant les deux premiers mois passés à l’Ecole.
En effet, durant cette période, fautes et infractions sont sanctionnées par des exercices physiques d’assouplissement (EPA). L’EPA « simple » passe par la cote 123 que nous appelons Petite Bosse par comparaison à la Grande Bosse qui constitue une EPA « double ». Le voyage retour étant gracieusement offert, la Petite Bosse et la Grande Bosse sont pour nous des promenades digestives de six ou douze kilomètres.

L'avant-dernière bosse

Le grand Bossu
Par une nuit de la fin du mois d’octobre, un étrange cortège emprunte une dernière fois l’itinéraire sur lequel nous avons laissé beaucoup de souvenirs. La Promotion, au grand complet, « enterre les Bosses ». Debout dans une charrette, vêtu en Empereur romain, le Grand Bossu, (celui qui totalise le plus grand nombre de Bosses) est tiré par les infortunés qui n’ont pas su mériter le moindre EPA Tout de blanc vêtus ils tractent la charrette du Grand Bossu, en direction de la Petite Bosse. Leurs camarades, qui ont revêtu pour la circonstance des tenues les plus variées et pour le moins folkloriques les fustigent de leurs quolibets.
Les Bosses sont bien acceptées pas tous, et leur départ, chaque soir, donne lieu à un cortège qui s’élance dans le noir en chantant avec entrain. Durant cette pointe d’effort, seules la camaraderie et l’entraide permettent de conserver l’allant du départ. La manifestation de Tradition des Bosses trouve sa force et prend tout son sens dans la mesure où la Promotion à su, d’abord, se serrer les coudes en acceptant la dure discipline de la route des Bosses. Chaque chose en son temps.
L'enterrement des bosses